Charte du CORAM :
les engagements des races locales de massif

Les races du CORAM sont engagées dans une véritable dynamique économique au service de la filière et des territoires. L’objectif principal de la sélection des races locales de massif, est d’augmenter la compétitivité des élevages situés sur les massifs en assurant le maintien de pratiques de production parfaitement adaptées aux territoires fragiles qu’elles occupent et ayant un rôle positif sur l’environnement, la biodiversité et la lutte contre les risques climatiques (incendies, avalanches…). Dans le cadre de la récente réforme de l’organisation de la génétique française, elle ont décidé de renforcer le lien naturel qui existe entre les races locales, leurs produits typiques et les territoires qu’elles occupent, souhaitant ainsi mettre l’accent sur le caractère multifonctionnel de l’élevage de montagne (maintien de la diversité culturelle rurale, développement rural, préservation de l’environnement, maintien de la biodiversité, agrotourisme, etc.…).

Dans le cadre du collectif qu’elles ont créé, les races locales de massif ont décidé d’adopter une charte en 7 points définissant bien leur stratégie et leurs préoccupations  :

1. Sélectionner les races dans leur milieu

Pour maintenir les caractères d’adaptation des races à leur milieu, il est important que les bases de sélection soient représentatives dans leurs pratiques des systèmes d’élevage du territoire d’origine de la race. Dans ce sens, certaines pratiques d’élevages (hors sol, poids extrêmes, croissance maximale, achats extérieurs d’aliments non contenus…) doivent être limitées voire exclues car elles risquent de créer des conditions artificielles d’expression du potentiel génétique, voire de déboucher sur une génétique non adaptée au milieu.

2. Préserver la variabilité génétique des populations au sein de chaque race

La recherche du profit maximum à court terme peut conduire les centres de sélection à abusivement promouvoir certains reproducteurs (notamment au travers de l’insémination) d’origine et de valeur génétique supérieure, au risque de perdre en variabilité génétique. Dans les races locales, la taille des noyaux de sélection, ainsi que la nécessité de garantir sur le long terme les caractères d’adaptation au milieu, imposent une gestion très minutieuse de cette variabilité génétique, que ce soit au niveau de la création comme de la diffusion du progrès génétique.

3. Mettre la génétique au service de systèmes de production «autonomes et économes»

A l'opposé de la recherche de la performance maximale individuelle et du productivisme, la génétique des races locales doit améliorer la productivité et la rentabilité des systèmes d'exploitation en visant en priorité une autonomie alimentaire maximale (réduction des intrants). La promotion de la génétique doit donc être faite dans un souci de recherche d’un optimum économique basé sur une utilisation prioritaire des ressources locales, et non sur le seul objectif de l’augmentation des volumes. De la même façon, le travail de sélection doit être attentif à préserver voire à promouvoir des pratiques d'élevage qui mettent en avant une conception de l'élevage respectueuse de l'environnement, de l'aménagement du territoire et des attentes sociétales

4. Sélectionner à la fois sur des critères de production et sur des critères fonctionnels

La prise en compte du standard de la race constitue un critère de sélection très important dans toutes les races locales, et peut même dans certains cas constituer un frein au progrès génétique sur les seuls critères de production. Il est indispensable de maintenir cette pression de sélection sur le standard car, même si cela est difficilement chiffrable et parfois sujet à controverse, il est probable que certains éléments du standard sont en rapport direct avec des caractères d’adaptation au milieu.

5. Mettre le progrès génétique à la disposition de tous

Au contraire d’une recherche de profit maximum, par une vente à forte marge de reproducteurs de haut niveau à une élite, sur un marché potentiel restreint, les organisations de sélection souhaitent mettre le progrès génétique à la disposition de tous au travers de systèmes collectifs de création et de diffusion (station d'évaluation de jeunes reproducteurs, organisation collective des ventes de reproducteurs males et femelles, organisation de la mise en place de l’IA dans les zones difficiles dans le cadre du Service Universel…) basés sur la mutualisation des coûts et des soutiens publics.

6. Être à l’écoute des attentes des filières et des territoires

De part son impact sur le produit, la sélection doit intégrer les attentes des filières en matière de sécurité alimentaire, de qualité sanitaire mais aussi de traçabilité, d’identité et de qualité organoleptique, qui sont des exigences portées par des Signes Officiels de Qualité pour lesquels la race joue un rôle important. De la même façon, le travail de sélection doit être attentif à préserver voire à promouvoir des pratiques d'élevage qui mettent en avant une conception de l'élevage respectueuse de l'environnement, de l'aménagement du territoire et des attentes sociétales


7. Collaborer dans le respect des berceaux d’origine de chaque race

La communauté de contraintes et d’objectifs a conduit ces races à une mise en commun des réflexions, des orientations voire dans certains cas des moyens. Le CORAM a vocation à renforcer ses membres, en assurant les missions suivantes pour leur compte :
-    Renforcement de la participation des races dans les instances publiques et collectives.
-    Promotion générique du lien race /produit/territoire de Massif
-    Renforcement de l’investissement des races dans la Recherche et le Développement,

L’objectif prioritaire de cette démarche reste le développement de chacune des races dans son berceau d’origine.

 
 
 

CORAM - Collectif des Races des Massifs
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