Transmettre des pratiques et des savoir-faire millénaires et vivants
Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, réuni au Botswana en décembre 2023, a inscrit « La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux », au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
La pratique de la transhumance est définie dans le dossier d'inscription comme « un déplacement saisonnier de personnes et de leur bétail entre plusieurs régions géographiques ou climatiques (...). Pratique ancestrale, la transhumance découle d'une connaissance approfondie de l'environnement. Elle implique des pratiques sociales et des rituels relatifs aux soins, à l'élevage et au dressage des animaux ainsi qu'à la gestion des ressources naturelles. Tout un système socioéconomique s'est développé autour de la transhumance, de la gastronomie à l'artisanat local en passant par les festivités marquant le début et la fin d'une saison ».
Une grande variété de pratiques
Dix pays bénéficient désormais de l'inscription : l'Albanie, l'Andorre,
l'Autriche, la Croatie, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le
Luxembourg et la Roumanie. Pour la France, le dossier est porté depuis
2019 par un Comité de Pilotage présidé par le CORAM (Collectif des Races
Locales de Massif) et réunissant de nombreux acteurs du monde pastoral.
Il a abouti en juin 2020 à l'inscription des pratiques et savoir-faire
de la transhumance au patrimoine culturel immatériel national. Six
principaux territoires ont alors été identifiés : Pyrénées, Vosges,
Jura, Corse, Alpes-Provence, Cévennes-Massif central. La réalisation des
fiches d'inventaire a permis de constater une grande diversité des
usages dans ces territoires, depuis les transhumances à pied ou en
camions, estivales ou hivernales, de courtes ou longues distances,
ovines, bovines caprines ou encore équines. Lors de la phase
internationale, cette grande diversité des pratiques pastorales nommées
transhumance dans les régions des dix pays inscrits a été de nouveau
vérifiée.
Le déploiement d'un « Plan de Sauvegarde et de Valorisation de la Transhumance »
Sur le plan national, le CORAM, s'appuyant sur le Comité de Pilotage du
dossier, a élaboré un Plan de Sauvegarde et de Valorisation de la
Transhumance qui met notamment en avant les questions juridiques, la
transmission des savoir-faire et la création d'un observatoire de la
pratique. Des financements ont par ailleurs été obtenus dans le cadre
d'un programme intitulé « Réseau national Agricultures et Ruralités »,
permettant le déploiement d'une stratégie nationale de médiation et de
communication sur les valeurs culturelles et sociétales de la
transhumance. Il sera pris en charge par la Maison de la transhumance en
partenariat avec le ministère de la Culture, le CORAM et les différents
relais territoriaux dans les massifs concernés.
Actualités : Mardi 2 juin 2020, le Comité du patrimoine ethnologique et immatériel a rendu, à l'unanimité des membres présents, un avis favorable à l'inscription des savoir-faire et des pratiques de la transhumance en France à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel.
C’est une première étape, dans la procédure d’inscription de la pratique de la transhumance, dans son volet français, sur la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO), portée par le CORAM – Collectif des Races locales de Massif – , avec une mobilisation forte des acteurs du monde pastoral des différents massifs et territoires concernés par cette pratique, ainsi que l’accompagnement du ministère de la Culture et la collaboration des autres ministères concernés, en particulier de l’Agriculture et de l’Alimentation.
> Consulter le communiqué de presse du CORAM du 2 juin 2020
Une reconnaissance qui ne fige pas une pratique mais qui au contraire permet de la maintenir, la valoriser et la promouvoir de façon durable.
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